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L’éjaculation précoce est naturelle !

Article écrit sous forme d’interviewpar Marion Courtassol, journaliste pour LNC.

« Avoir des rapports sexuels pour le plaisir, ça s’apprend » : la sexologue Charlotte de Buzon explique comment « des sprinters peuvent devenir des marathoniens ».

Avantage génétique

Chez les mammifères, l’évolution a probablement sélectionné les souches qui éjaculent vite et cela a peut-être aussi été le cas dans l’espèce humaine.

Le rapport sexuel, indispensable à la survie de l’espèce, est un moment de vulnérabilité, au cours duquel la vigilance à l’égard des prédateurs est réduite.

Aussi, éjaculer vite donne plus de chances pour la survie d’une espèce en réduisant la durée de la copulation.

L’éjaculation survient très rapidement dans de nombreuses espèces animales.

Spontanément la plupart des hommes éjaculent en moins de deux minutes s’ils n’apprennent pas à se retenir.

Un apprentissage

« Avoir des rapports sexuels pour le plaisir, ça s’apprend, apprivoiser son excitation aussi, confirme la sexologue Charlotte de Buzon.

Certains hommes l’apprennent sans même s’en rendre compte. Pour d’autres, c’est plus compliqué pour de multiples raisons : anxiété, peur de mal faire, mauvaise expérience…

Malheureusement, certains s’enferment dans cette idée. « Je suis comme ça et on ne peut rien y faire. » Mais rien n’est jamais figé. »

Pas de maladie, pas de médicament

« Ce n’est donc pas une maladie, ni une tare. Il est tout à fait possible d’apprendre à éjaculer moins vite« , insiste la spécialiste.

Comme ce n’est pas une maladie, il n’y a pas de médicament. Et pourtant, « j’ai eu en consultation des hommes auxquels on avait prescrit des antidépresseurs et un anesthésiant.

En effet, c’est comme dire à un coureur de 100 mètres qui a envie de devenir marathonien « prend ça, ça va te calmer ». Alors que seul un entrainement permet d’y parvenir .

Question de point de vue

Le terme d’éjaculateur précoce a été inventé récemment. « Il y a soixante ans, les prostituées qualifiaient de « peine à jouir » les hommes qui avaient besoin de plus de deux minutes pour y parvenir.

Aujourd’hui, et sans que cela s’appuie sur une quelconque réalité scientifique, on a décidé que ces mêmes deux minutes correspondent à une éjaculation précoce.

Sur cette base, on a collé une étiquette à 6 millions de Français », développe la sexologue.

On oublie la performance

« L’idée n’est pas d’être performant comme dans les films pornos dans lesquels il y a des montages, des coupures, des effets spéciaux.

De surcroît, aucune femme n’a envie d’une pénétration qui dure des heures. Le but est d’arriver à sentir le moment où il faut redescendre un peu car l’excitation est trop forte.

Ainsi, on peut ainsi retarder le moment de la pénétration, qui n’est d’ailleurs qu’un ingrédient, non obligatoire, du rapport sexuel. On peut alors changer de position, de rythme, en profiter pour s’occuper de l’autre.

D’ailleurs, les hommes qui ont cette gêne sont de bons amants car ils vont compenser étant plus attentifs au plaisir de leur partenaire.

«  De même, « il est normal si l’on a un rapport que tous les trois mois que les choses se passent vite. »

Dans tous les cas, « il ne faut pas hésiter à attendre un peu, entre une demi-heure et une heure selon les hommes, et à recommencer, avec du stress et de la pression en moins

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